Les actions de l’ASR depuis l’été 2018

Vous aimez le Racou

Aidez-nous à le protéger

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Les Seychelles ? Non, le Racou !
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Les Seychelles ? Non, le Racou !

 Chers amis racouniens,

 

 Depuis l’été dernier, notre association est resté extrêmement active. L’hiver exceptionnel que nous avons connu cette année ne modifie en rien l’urgence à trouver une solution pour la protection de la plage car, de façon invisible, celle-ci comme les petits fonds marins, continuent à régresser.

 

Etant donné l’inaction de la Mairie, une publication d’août 2018 du SRGITC (Schéma Régional de Gestion Intégrée du Trait de Côte) en Occitanie de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l‘Aménagement et du Logement) conclue pour le Racou, « La seule stratégie de gestion possible semble être la recomposition spatiale de ce secteur afin de redonner un espace de mobilité suffisant au trait de côte ». « Recomposition spatiale », « Recul stratégique » ou « Laisser faire », toutes ces terminologies administratives ont la même signification : Expropriation de l’ensemble du vieux village, soit environ 90 maisons sans indemnisation. Seule l’union de ses habitants peut encore sauver le Racou.

Nous nous sommes quittés l’été dernier après deux réunions :

-Réunion d’information de l’ASR sur l’avenir du Racou – Hôtel L’Oasis- Le Racou –19 juillet 2018

Etaient présents : M. Parra Maire d’Argelès, Mme Bodinier, adjointe à la mairie, M. Hervé Magnin, directeur délégué du parc marin du golfe du Lion, ainsi que 42 racouniens.

-Assemblée Générale de l’ASR avec renouvellement du Conseil d’Administration – 19 juillet 2018

Le rapport moral et le rapport financier ont été acceptés à l’unanimité

Election du nouveau Conseil d’Administration de l’ASR. Sont élus : Caillon Paul, Cau Jean-Pierre, Figueres Caroline, Ghelfi Vincent, Guiot Anne, Guiu Michel, Marty Jean-Pierre, Massol Michel,

Nègre-Gillard Marie-José.

Nouveau bureau de l’ASR : Michel Guiu, : président, MJ. Nègre-Gillard secrétaire, JP. Cau : trésorier

Calendrier des réunions de l’ASR avec les représentants de l’Etat, les politiques et les administrations

M. S. Cazenove, député LREM de la circonscription : 26 juillet au Racou

M. G.Giuliani, sous-préfet de Céret : 22 octobre

M. A Sire, Directeur Général Territoires et Mobilités du Conseil Départemental assisté de 3 autres responsables du CD : Perpignan le 19 octobre

M. Prudhon, directeur de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DTTM) section Littoral Perpignan le 19 novembre.

M. Bozom Chargé de mission auprès de Mme. C.Delga, présidente de la Région Occitanie Montpellier le 23 novembre.

-Réunion à la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement à Montpellier (DREAL) le 4 décembre : Présentation du Schéma Régional de Gestion Intégrée du Trait de Côte (SRGITC)

M. Toreilles, responsable technique à la Mairie d’Argelès.

 Ces réunions de 1/2h à 1h30 selon les cas ont toutes été très instructives avec, chaque fois, un excellent accueil pour l’association. Selon le rendez-vous, Michel Guiu était accompagné de JP. Marty, MJ. Gillard-Nègre, A. Guiot ou Mme Coro, vice-présidente de l’ADREA d’Argelès.

Calendrier des réunions techniques

M. le Pr. Raphael Certain, Université de Perpignan-CEFREM (remplaçant de M. Barusseau en retraite) à plusieurs reprises. Celui-ci a proposé de continuer l’étude sur le Racou (Recul du trait de côte et érosion)

-Mémoire universitaire sur la dynamique sédimentaire à Argelès-Le Racou – Université de Perpignan le 20 juin 2019

-M. Christophe Hourcau, représentant la société Wave Bumper. Nous avons proposé à la Mairie d’Argelès d’expérimenter, pour la période hivernale, le système

Wave Bumper (https://wave-bumper.fr/) qui permettrait de

remplacer le bourrelet dunaire instable créé par la mairie par

une « digue » transitoire constituée des sacs cubiques

bigbumpers® de 2 tonnes juxtaposées (Le cout serait faible si

on n’y associe pas de lame en composite bumpblade®).

Nous ne connaissons pas encore la résistance de cette

protection par coups de mer violents comme ceux qui

s’abattent sur le Racou par tempêtes d’Est-Sud-Est mais

il est regrettable qu’on n’ait pas pu tester ce système cet

hiver à la place du « bourrelet » sur une partie limitée de la

 

zone sud urbanisée. 

Actions ASR Wave Bumpe 1 - Les actions de l’ASR depuis l’été 2018

Courriers  adressés cet hiver à :

-M. A. Parra, Maire d’Argelès, M.G. Esclopé, conseiller régional, Mme A. Langevine, conseillère régionale

-M. Puignau, Président du SMIGATA (Syndicat mixte Tech-Albères) possédant la compétence GEMAPI

Bilan des réunions avec les représentants de l’Etat, les politiques et les administratifs

Les compétences des différents acteurs ont beaucoup évolué ces derniers temps. 

Le Conseil départemental (CD) est conscient des enjeux pour le Racou mais n’aurait plus de compétence sur le littoral. Celle-ci est de la responsabilité des communautés des communes et des syndicats mixtes de bassin versant, mais le CD peut éventuellement participer au financement des moyens de protection. Pour la lutte contre l’érosion, le CD a pris l’exemple de l’OBSCAT (Observatoire de la cote sableuse catalane) qui s’occupe du littoral pour la communauté des communes « Perpignan Méditerranée Métropole » (de Leucate à Canet).

 

Communauté des communes : Aujourd’hui, ce sont les communautés des communes (« Perpignan Méditerranée Métropole » pour le Nord du département et, pour nous, « Albères-Côte vermeille ») ainsi que les syndicats mixtes des bassins versants qui en coordination avec les communes (celles-ci doivent d’abord prendre l’initiative d’une telle démarche) possèdent la compétence GEMAPI c’est-à-dire la GEstion des Milieux Aquatiques et la Prévention des Inondations. L’intercommunalité perçoit à ce titre une taxe : la taxe GEMAPI. Le Racou dépend donc du SMIGATA (Syndicat Mixte de Gestion et d’Aménagement Tech-Albères) et de la communauté des communes « Albères-Côte Vermeille » dont le président est M. Aylagas , ancien maire d’Argelès.

 

Le Conseil Régional peut intervenir et financer des ouvrages de protection. Dans le cadre du « Plan Littoral 21 », le CR d’Occitanie peut ainsi encourager et financer la protection du Racou. 1 milliard d’euros sont ainsi budgétés pour l’aménagement du littoral et la construction ou l’extension de ports en Occitanie.

L’Etat (Préfets de région et de département, DDTM) donne les autorisations, propose des conseils techniques et attribuent éventuellement des subventions. La DDTM fait également la police sur le Domaine Public Maritime.

Pour M. Proudhon, (DDTM : Direction Départementale des Territoires et de La Mer) les différents maires d’Argelès n’ont jamais insisté, voire simplement demandé de protéger le Racou. La DDTM ne les a certes pas encouragés mais ne s’y est jamais opposé. Selon lui, il n’existe aucune étude en cours sur la protection du Racou.

M. Proudhon autoriserait le transfert de sable du Nord au Sud du Racou pour protéger la zone urbanisée mais considère que les travaux trop fréquents sur la plage la déstabilisent.

Il nous a précisé que l’Etat ne compte pas redélimiter le DPM (Domaine Public Maritime) dans un proche avenir mais il nous a confirmé qu’en cas de dégâts importants lors d’un prochain coup de mer ou si un habitant du Racou le réclamait officiellement, il sera alors dans l’obligation de lancer une redélimitation du DPM (jusqu’à la rue principale)

A ce sujet, concernant l’expropriation de l’immeuble « Le Signal » sur l’Atlantique qui a défrayé la chronique,

les députés ont voté en décembre 2018 un amendement en faveur de l’indemnisation partielle des 78 co-propriétaires contre l’avis du gouvernement. Ces 7 M. d’€ pris sur le budget du développement durable représentent environ 50% de la valeur marchande du bien. A suivre donc, mais cette disposition législative exceptionnelle qui autorise une entorse au droit commun ne préjuge malheureusement en rien sur ce qui se passera au Racou dans l’avenir. Sur un plan juridique, les récents arrêts de la CCA de Bordeaux et du Conseil d’Etat restent d’actualité.

La DREAL (Direction Régionale de l’Environnement et de l’Aménagement et du Logement) d’Occitanie a sorti en 2018 le SRGITC (Schéma Régional de Gestion Intégrée du Trait de Côte) en Occitanie

Ce schéma régional a été présenté le 4 décembre au siège de la DREAL à Montpellier ; L’ASR était présente. Le Racou y est classé comme un « site urbanisé de priorité 1 » mais représenterait un « cas particulier » excluant tout ouvrage de protection. La seule stratégie de gestion serait une « recomposition spatiale »

Quelle solution technique pour le Racou ?

 Une question nous est parfois posée : Faut-il protéger le Racou alors que le niveau de la mer monte et qu’il n’existe pas de système de protection qui puisse, avec certitude, être pérenne ?

 

Si l’argument mettant en avant l’augmentation du niveau marin ou la durée d’efficacité d’une protection est soulevée spécifiquement pour le Racou, pourquoi ne s’est-il pas posé dans tous les cas, à titre d’exemple pour les travaux de protection à Saint-Cyprien, Sainte-Marie, Barcarès, Leucate, Vias (2,5km), Vendres (600m), et un peu partout en France où il n’existe pourtant ni site classé, ni site protégé, à la différence du Racou ?

 

Cette augmentation n’a été que de 19 cm le siècle dernier. De plus, dans le cas particulier d’Argelès, ses plages se sont au contraire, dans le même temps, élargies au nord des digues portuaires de 20 à 65 m. Seul le Racou, de l’autre côté des digues, a vu sa plage se réduire  de 60 m en largeur et 2 m. en épaisseur. Cet élargissement tient son origine dans les volumineux apports de sable par le Tech lors de l’aiguat de 1940 (des millions de m3 de sable) dont le Racou n’a pu profiter étant donné la construction de l’épi expérimental en 1964 et des digues en 1974-76 qui a bloqué au nord du port ou dévié vers le large le transit naturel de sédiments N-S.

 

Sur un plan technique, la durée de vie des moyens techniques utilisés pour protéger une plage est très variable : 10, 30, 50 ans ?  Le résultat d’un ré-ensablement isolé, surtout partiel, sera très limité ; celui d’une butée de pied plus efficace en fonction des matériaux de construction utilisés (géotubes ou enrochement) et de son positionnement. D’autres systèmes tels que Ecoplage, Stabiplage, ou autres ne peuvent malheureusement pas s’adapter au Racou. Le système BumperWave peut protéger des maisons individuellement mais n’empêche pas l’érosion de la plage.

La protection la plus respectueuse de l’environnement est certes le ré-ensablement mais il sera difficile de trouver les centaines de milliers de m3 qui ont disparu au Racou pour pouvoir retrouver le profil de plage des années 1960, antérieur aux digues.

 

De toutes les techniques envisagées, la construction d’une butée de pied immergée (associé bien sûr à un ré-ensablement au moins partiel) reste la moins mauvaise des solutions. Elle a été proposée dès 1998 par nos experts et reprise par Sogreah en 2003. Le Racou a été précurseur puisque ce type de protection proposée par le Pr Bonnefille a été utilisé ultérieurement sur plusieurs sites, par exemple Vias et Vendres dans la région.

 

Quel que soit le nom utilisé : « butée de pied », « digue immergée », « atténuateur de houle », etc.., cette protection est soit en géotube (sorte de gros tuyau en geotextile de 3 m de diamètre rempli de sable), soit en enrochement. C’est cette structure en enrochement qui est proposé pour le Racou car le fond de mer schisteux risquerait de déchirer l’enveloppe du geotube. La pente d’estran élevée au Racou pourrait représenter une difficulté technique mais cela n’a pas bloqué la construction des digues portuaires situées à 400m.

 

Enfin, l’impact négatif sur les plages adjacentes d’un ouvrage en mer (critique souvent utilisée pour les épis) sera nul, quel que soit le moyen employé étant donné que la plage du Racou est entouré au nord des digues portuaires au sud de la côte rocheuse (donc sans plage)

 

Si l’Etat ou les collectivités locales proposent un autre système de protection aussi fiable, nous sommes bien évidemment ouverts à tout autre projet

Quel financement ?

Nous avons présenté au Conseil Départemental les courriers adressés à l’ASR dans les années 1999-2003 par les Présidents du Conseil Régional (G.Frêche), du Conseil Général des P.O. (Proposition de financement de C. Bourquin -3,4 M.F.) et du député H. Sicre, Président de Pays Méditerranée, proposant avec l’accord du Ministre de l’équipement de l’époque, M. Gayssot, des subventions pour le Racou atteignant plus de de 8 Millions de francs. La part à la charge de la mairie d’environ 20% aurait pu être financée par le parking de la Sardane en bord de mer devenu payant tout en laissant celui du Valmarie à 200 m gratuit. Ajoutées aux fonds Feder européens, le budget de la protection du Racou aurait été facilement bouclé dès 2001 ! Bien sur cet argent non utilisé par la commune n’est plus disponible ; Il a été dirigé vers d’autres projets. La responsabilité de la Mairie dans l’abandon du projet de protection est entière.

 

L’évaluation des travaux de protection de Sogreah atteignait, en 2002, 1,5 M €. On peut l’estimer aujourd’hui à 2 à 3 M €. En comparaison, le seul cout des réparation répétées des digues portuaires (sans compter le prix de leur construction) atteindra 10 M€ !

 

 

Projet du Conseil Régional d’investir 1 milliard dans le littoral Occitan

Un article de « L’Indépendant » du 18 avril (ci-dessous) dévoile le financement d’un certain nombre de projets concernant les ports du littoral : 9M€ pour Saint-Cyprien, 12, 6 M€ pour Canet, 37 M€ pour Sainte-Marie, 80 M€ pour Port-Barcarès, etc….Il faut y ajouter l’extension de Port La Nouvelle pour un financement de 210 M€ avec la construction d’une digue de 2, 5 km ainsi que la reconstruction de la digue Nord de Port-Argelès, toujours en attente. Rien n’est donc prévu pour la préservation du trait de côte.

 

Nos responsables politiques lancent une grande « Mission littorale » (2005), organisent à Perpignan une réunion régionale sur l’érosion dénonçant le rôle des ports (urbanisation et digues) dans le recul du trait de côte (2018), rédigent des Schémas régionaux de Gestion du Trait de côte (2018) pour demander l’arrêt de toute artificialisation supplémentaire du littoral et annoncent 1 milliard d’investissement sur le littoral occitan essentiellement destiné à des aménagement essentiellement portuaires souvent à l’origine de l’érosion du littoral. Aucune proposition concernant la protection du trait de côte n’y est associée.

zoom independant - Les actions de l’ASR depuis l’été 2018

-Titre du journal « l’Indépendant »

« Ports d’0ccitanie : La révolution qui valait 1 milliard »

à ajouter : coût de Port La Nouvelle (200 à 300 M€)

 

Réparations successives digues de Port-Argelès : 10 M

Coût de la protection du Racou : 2 à 3 M €

 

 

Le but de cette tournée 2018-2019 des politiques et des administratifs était de convaincre le Conseil Départemental, le Conseil Régional et les services de l’Etat que la protection du Racou est justifiée et techniquement réalisable pour qu’ils ne s’y opposent pas et qu’ils apportent une aide au moins financière et une aide technique. Nos interlocuteurs n’ont jamais nié le rôle des digues de Port-Argelès dans l’érosion de la plage et reconnaissent l’importance environnementale et patrimoniale du Racou.

Malheureusement, tous se sont renvoyé la balle et personne n’a pris la moindre initiative en faveur de la protection du Racou. L’Etat s’est désengagé du littoral sauf, évidemment, sur le plan juridique concernant la surveillance du DPM (Domaine Public Maritime). Pour la Mairie et les services de l’Etat, le « recul stratégique » ou la « recomposition spatiale » deviennent progressivement irréversibles et ce dernier hiver clément ne changera pas la donne ;

Sur un plan très pratique, pour les prochaines élections municipales, nous recommandons l’inscription des habitants du Racou (par exemple 1 personne/maison ou appartement) sur la liste électorale d’Argelès. 100 ou 200 votants de plus ou de moins ne sont pas à négliger pour un prétendant à la mairie. Ainsi aucun candidat ne nous ainsi dira ironiquement comme dans le passé : « Le Racou , combien de votants ? ». Les représentants du Conseil Départemental, comme le député Cazenove, nous ont d’ailleurs interrogés sur le nombre de votants au Racou. Considérant que de ce nombre dépend la protection future de la plage, nous espérons que vous serez nombreux à voter à Argelès aux prochaines élections municipales.

L’ASR continuera son combat tout en encourageant fortement toutes les initiatives parallèles à ses propres actions qu’elles soient individuelles ou lancées par des groupes organisés. Notre seul objectif reste la protection de la plage et du site du Racou.

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