Le site du racou : Son histoire

Le Racou : « Espace littoral remarquable»

Son littoral constitue un patrimoine culturel et paysager naturel d’une valeur incomparable qu’il faut protéger. Il possède un fort attrait touristique et présente un intérêt économique de première importance.

1- Par sa situation géographique

2- Par son patrimoine naturel et environnemental

  • « Le site naturel du Racou » : Site classé
  • « La plage du Racou » : Site inscrit
  • « Le Grau de la Massane »: Site protégé : La Znieff de la Masssane
  •  L’herbier de posidonies de la baie du Racou est le point de départ de celui de la côte des Albères (Natura 2000).
  • Le Racou, départ du « sentier littoral » vers Collioure, Port-Vendres …

Le site classé du Racou est le point de convergence des 5 unités paysagères du territoire d’Argelès-sur-Mer. Il regroupe trois entités naturelles différentes : le Bois de Valmarie (contenant une chênaie blanche et des chênes lièges) , le Moulin d’Ensourd (Torre d’en Sorra) et les Criques de Porteils

Ce site naturel traversé par le « sentier littoral » en direction de Collioure, appartenant au Conservatoire du littoral (Site Natura 2000), est classé afin d’y préserver le caractère pittoresque de l’ensemble. Il abrite des espèces endémiques de l’Albère (l’Armérie du Roussillon), des espèces protégées (l’Ail petit Moly) ainsi que plusieurs habitats naturels rares à l’échelle européenne (broussailles du haut de falaises). Autrefois, on trouvait  contre les rochers du Racou, des hippocampes (dont le dessin a été repris sur le blason de « la commune libre du Racou »). Cette faune particulière est fréquente plus au Sud dans la réserve marine de  Cerbère Banyuls.

Les rochers de Porteils constituent les premières falaises maritimes schisteuses de la côte rocheuse catalane et se continuent par la calanque de l’Ouille. Le site du Racou marque ainsi la transition entre les longues plages de sable de la côte roussillonnaise et les premières falaises de la côte Vermeille. Sa diversité paysagère est une des richesses du littoral des Pyrénées Orientales.

Rappel : Le classement en sites inscrits, classés ou protégés a pour objectif la conservation ou la préservation d’espaces naturels ou bâtis présentant un intérêt certain au regard des critères prévus par la loi (artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque).

Sur ces cartes du Racou, toutes les zones colorées (bleu, vert, jaune) correspondent à des sites classés, protégés, d’intérêt écologique ou faisant partie de Natura 2000

sites classées du racou

Avec trois sites protégés : Bois de Valmarie, Moulin d’Ensourd, Rochers de Porteils.

Le sentier littoral

3- Par son patrimoine culturel et historique, mémoire du littoral roussillonnais

Comme Collioure, le Racou fut source d’inspiration pour de nombreux peintres attirés par la Méditerranée au siècle dernier. Depuis l’époque où Etienne Terrus (1857-1922) peignait  » La plage du Racou  » vers 1910, tableau qui servit de tête d’affiche à l’exposition perpignanaise de 1998 : « 1894-1908. Le Roussillon à l’origine de l’art moderne « , de nombreux peintres catalans : Louis Bausil (1876-1945) appelé le peintre du Racou, Henri Escarra, Montava, Martin Vivès, Albert Muis et même Henri Matisse, ont posé leur chevalet sur cette plage. Ils furent suivis par des peintres moins renommés et par d’innombrables amateurs amoureux de ce site où la Tramontane balaie ciel et plage et ou le sable rencontre les rochers. S’étant lié d’amitié avec É. Terrus et A. Maillol, Matisse découvrit la côte Vermeille et sa lumière et fit plusieurs croquis de la calanque de l’Ouille. Charles Trenet qui eut dans sa jeunesse des rêves de peintre a réalisé une vue du Racou et des Albères à partir de la plage argelésienne. Ainsi, on connaissait Collioure, Céret, on avait oublié le Racou. Plusieurs de ces tableaux se trouvent accrochés au musée Rigaud à Perpignan ou au musée Terrus à Elne.

Auparavant, dès 1904, dans « Le Roussillon illustré », on trouve sous la plume d’Auberge de Garcian, artiste peintre originaire de Collioure, accompagnant une de ses œuvres sur le Racou, le texte suivant :

Au point exact où la chaîne de l’Albère vient baigner dans la mer, se trouve un site des plus pittoresques du Roussillon. Ce lieu se nomme le Racou. Il y existe un tout petit étang d’eau douce qu’on appelle « Le Gourg ». La longue bande de sable qui borde la méditerranée prend ici brusquement fin. La monotonie de cette ligne blanche va se trouver rompue par des anses, des criques où viennent s’abriter les barques de pêche. Après avoir vogué le long des récifs, on est obligé d’admirer sous une forme nouvelle la variété pittoresque de notre petite patrie. Autrefois la chaîne montagneuse était couverte de forêts, d’argelacs épineux et de thym odorant. La culture de la vigne a fait déboiser une partie de ses côtes. Mais là, au Racou, la frondaison est aussi abondante qu’autrefois. Ces bois, qui partent presque du bord de la mer, gravissent les pentes de la Massane pour se réunir à l’Ouest aux forêts de Sorède et de Laroque et sont remplis de sites merveilleux. Les roches du Racou sont de nature schisteuses. Au soleil couchant, elles brillent comme de l’or sur le bleu pâle de la mer.

Jordi Barre y vécut (Sa famille possédait une maison sur la plage détruite en 1943 par l’armée allemande) et lui dédia plusieurs de ses chansons.  En 2000 et 2003, invité par l’association  la sauvegarde du Racou, il revint chanter au Racou, à deux reprises, au boulodrome et sur la plage contre les rochers du Racou,  Parlem català (Parlons catalan) et La Torre d’en Sorra du nom de la tour (détruite par les allemands) d’un ancien moulin qui surplombait le Racou. À cette occasion, il accepta de devenir président d’honneur de l’ASR. Ainsi, la plage du Racou était à Jordi Barre ce que la plage de Sète était à Brassens. Quant à Charles Trenet, il avait, lui aussi, ses habitudes au Racou.

L’histoire de « La Commune libre du Racou » en 1957 symbolisa les tentations d’indépendance des racouniens .« La grandeur d’un pays ne se mesure pas à  l’étendue de son territoire » : Tel était l’article 1 de la charte de la « Commune libre  » du Racou dont l’histoire fut rapportée dans « L’Indépendant » en 1962.

.

4- Par sa place dans les médias

Le Racou, est une vitrine publicitaire pour la  commune comme pour la région. Cette dernière utilisa son image dans une de ses campagnes de communication sur le Languedoc-Roussillon à l’instar du pont du Gard ou des gorges du Tarn. 

 

Aucun site du littoral catalan n’a suscité autant d’intérêt de la part des médias que ce petit bout de côte de quelques centaines de mètres carrés.  Les titres de journaux et de revues en témoignent : « Et Dieu créa le Racou », »Un recoin de paradis», « Une oasis en bord de mer », « Chronique d’une mort  annoncée », « Quand le Racou avait vingt ans », « La Catalogne en miniature » , »Le Racou ? Un mythe »,  « Trois rangées de maisons sur un petit bout de plage » ,  » La plus belle plage du Roussillon »….

Il fut le sujet de plusieurs reportages sur TF1 (dont le journal de 13h), France 2 et 3, M6, BFMTV, France Bleu Roussillon,… Journaux et livres touristiques ont tous célébré l’originalité du site et TF1 classa le Racou comme une des dix plus belles plages de France. Du « Petit Futé » au plus luxueux livre de photos du pays catalan, en textes ou en images, tous célèbrent, encore aujourd’hui,  le Racou. Dans des dizaines d’articles, la presse journalière s’est également emparé du sujet concernant l’érosion de sa plage

Il inspira plusieurs romans  et fut le lieu de tournages de films, en particulier « La Baie d’Alger » téléfilm français réalisé par Merzak Allouache d’après l’œuvre autobiographique de Louis Gardel ;

Ce site, mémoire du littoral roussillonnais, représente donc un capital touristique, écologique et donc économique majeur pour Argelès et le Roussillon. Atout touristique par sa singularité et son charme dont bénéficie toute la station, il constitue un pôle magique et symbolique d’attraction au service d’Argelès sur Mer. Il ne s’agit donc,  en rien, d’un problème concernant uniquement la protection  de biens de particuliers.

Pourtant, Argelès sur Mer est la seule commune du littoral catalan laissant à l’abandon un tel patrimoine culturel, environnemental et touristique. Toutes les municipalité du littoral catalan : Saint-Cyprien plage,  Sainte Marie plage, Canet, Port-Barcarès, Leucate, Torreilles, … ont réalisé des travaux de protection de leur plage.