AU RACOU, L’ETAT RECOMMANDE UNE « RECOMPOSITION SPATIALE »

Quel que soit la terminologie administrative utilisée, le résultat est le même : Disparition de l’ensemble du vieux village de sable (environ 90 maisons) par expropriation sans aucune indemnisation étant donné que les services de l’Etat considèrent que l’érosion de la plage est un phénomène « naturel »

 

On peut constater que pour toutes les autres plages du littoral occitan qui ne comportent pourtant aucun site classé ou protégé comme au Racou (Sainte-Marie, Saint-Cyprien, Canet, Vendres, Vias,…) il est envisagé une protection des sites. Le Racou serait donc le seul site condamné !

Extrait de la réponse de l’ASR adressée le 4/12 /2018 à la DREAL OCCITANIE-Montpellier

« Nous nous étonnons que le SRGITC 2018 condamne ouvertement le Racou, classé « espace urbanisé de priorité 1 », sans qu’il n’y ait eu la moindre tentative de protection du site.

Si les recommandations du rapport sont suivies, les termes de « Recomposition spatiale » ou de « recul stratégique » signifient la disparition, dans un très proche avenir, de l’ensemble du Racou, soit plus de 90 habitations à exproprier sans la moindre indemnisation étant donné l’avancée du Domaine Public Maritime.

 

Cette position peut être compréhensible lorsqu’il s’agit d’une érosion naturelle (cf. l’immeuble Le Signal à Soulac sur Mer sur l’Atlantique) ; Elle est difficilement acceptable lorsque cette érosion est la conséquence d’un ouvrage public, en l’occurrence des digues portuaires de Port-Argelès.

Selon le rapport, trois raisons seraient en faveur d’une absence de protection : « Pente d’estran, Typologie réflective, Absence d’apports de sable ».  

 

– L’absence d’apports de sable et la typologie réflective sont la conséquence directe des digues portuaires bloquant ou déviant le transit littoral N-S. Leur construction entre 1964 et 1976 et leur agrandissement en 1997 sans étude d’impact est le seul ouvrage ayant modifié le littoral argelésien le siècle dernier.

 

– L’augmentation du niveau marin et la diminution d’apport de sable par les rivières ne peuvent être ici invoquées puisque toutes les plages argelésiennes se sont élargies de 25 à 65 m et que, dans le même temps, seule la plage du Racou a subi une érosion de 60 m en largeur et 2 m de hauteur.

 

 

– Certains arguments en faveur d’une protection sont oubliés, telles l’importance patrimoniale du site ou l’absence de tout éventuel effet négatif de type domino en cas de protection 

Dans le passé (2005), une solution technique avait été proposée par Sogreah-Artelia/les Prs R. Bonnefille et JP. Barusseau. Nous pensons qu’elle reste d’actualité et mérite d’être reconsidérée, ceci d’autant plus qu’un gisement de sable pour recharger la plage se trouverait à proximité.

De nombreuses plages : Saint Cyprien, Sainte-Marie, Le Barcarès, Vendres, Vias, …qui ne sont en rien des sites remarquables comme le Racou, ont toutes bénéficié d’une protection.

 

L’intérêt patrimonial du Racou est reconnu par tous. C’est la plage la plus médiatisée du littoral occitan, un site « remarquable » avec une histoire : un site remarquable (site classé, protégé, inscrit) et une histoire (celle de la Commune libre du Racou – des impressionnistes catalans Terrus, Bausil et autres qui peignaient la plage du Racou lorsque Matisse et Derain peignaient le port de Collioure – de Jordi Barre qui chantait le Racou comme G. Brassens la place Sète – d’une urbanisation et d’un mode de vie original).

 Parmi les sites emblématiques du pays catalan, Le Racou incarne ainsi pour le littoral ce que le Canigou symbolise pour la montagne. Il représente un capital culturel, touristique, écologique et donc économique majeur pour Argelès sur Mer et le Roussillon.

Doit-on effacer ce site de la carte du département sans prendre en compte cette situation ? »

Consulter ici le document « Stratégie régionale de gestion intégrée du Trait de côte »

AU RACOU, L’ETAT RECOMMANDE UNE « RECOMPOSITION SPATIALE »

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